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La reconnaissance des gestes de coercition reproductive n’est pas toujours immédiate. Parfois, ces gestes s’insèrent dans une dynamique relationnelle arquée par le contrôle et la violence.

« J’avais pas vraiment conscience de c’était quoi une agression sexuelle à ce moment-là. Moi je pensais que c’était [le retrait non-consensuel du condom] quelque chose qui était tellement looser que t’en ris, t’sais là mais… finalement vraiment pas. Ça a été comme quelque chose qui a été difficile pour moi. »

(P10, projet FRQSC)

« Un mois après m’être séparée ou même pendant la relation, je ne pense pas que j’aurais pu dire que j’avais vécu de la coercition reproductive. C’est vraiment des trucs qui viennent petit à petit puis dont je prends conscience après coup parce que je me force à accepter, parce que... (…) T’sais, que je me mette à être capable d’utiliser les mots que je considère qui s’appliquent. »

(P10, projet FRQSC)

S’il leur est difficile de mettre une étiquette sur les comportements de coercition reproductive qu’elles vivent, les femmes ne banalisent pas pour autant leur expérience. 

Elles sont nombreuses à rapporter un sentiment de panique et de confusion, ainsi que le sentiment d’avoir été trahie. Elles expriment de la peur quant aux conséquences possibles (contracter une ITSS, vivre une grossesse non désirée, etc.) et ressentent de l’anxiété. De la détresse et de la colère.

Dans leurs relations intimes, elles vivent de la méfiance (ces gestes et comportements seront-ils répétés ?), ce qui peut les dissuader de s’engager à nouveau.

Lorsque la relation où se produit la coercition reproductive se poursuit, elles rapportent se sentir isolées et prises au piège. Elles vivent dans la crainte de leur partenaire et dans un état d’hypervigilance qui les amène à se surveiller et à tenter d’anticiper les situations risquées.

« J’ai le désir d’avoir un enfant, mais vraiment pas maintenant. Pis à c’moment-là, encore moins. Pis avec cette personne-là, encore moins. T’sais, c’était vraiment... Ça m’a vraiment faite paniquer. »

(P6, projet FRQSC)

« Bin, pendant deux semaines, j’ai eu peur, là. J’ai eu peur d’être tombée enceinte, parce que j’me suis dit « J’vais être coincée. J’vais être coincée. Si j’tombe enceinte, j’peux pas m’faire avorter. Fait que, j’vais être coincée dans c’te relation-là, cette situation-là, encore pendant j’sais pas combien d’temps.

(P8, projet FRQSC)

« L’impact psychologique m’a vraiment bouleversée pendant plusieurs semaines. Toute la peur, le stress, le conflit, le sentiment d’trahison, le sentiment de... ouais, de dégoût »

(P15, projet FRQSC)

Les conséquences de
la coercition reproductive
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Illustratrice : Kezna Dalz

Vos droits

Au Canada, les droits sexuels et reproductifs reconnaissent aux individus le droit à l’autodétermination et à l’autonomie. Cela veut dire être en mesure de prendre des décisions libres et éclairées concernant son corps, sa santé, sa sexualité et ses relations intimes, et ce, sans discrimination, violence ou stigma. Ces décisions libres et éclairées ciblent aussi le choix d’avoir, ou non, des enfants. 

 

Le respect de ces droits est essentiel puisqu’il contribue à réduire les inégalités entre les genres et d’atteindre une plus grande justice sociale, permettant aux femmes de vivre des vies en santé et d’atteindre leur plein potentiel. Actualiser ces droits implique notamment une éducation à la sexualité et un accès à des soins de santé universels et culturellement adaptés, dont des services d’avortement. 

 

Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? 

Cela signifie que vous avez le droit de décider du moyen de contraception qui vous convient le mieux, et de l’utiliser pour vous protéger contre des grossesses non désirées. Vous avez également le droit d’exiger le port du condom tout au long de la relation sexuelle pour vous protéger des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Vous avez le droit de refuser une relation sexuelle si elle n’est pas protégée. Vous pouvez choisir de prendre une contraception orale d’urgence ou de recourir à une interruption de grossesse si vous le souhaitez, même si votre partenaire ou votre famille ne sont pas en accord avec votre décision. 

 

Les violences faites aux femmes et aux filles sont un obstacle de taille pour l’autonomie reproductive. Les violences entravent la capacité de décider et d’agir des femmes relativement à leur sexualité et leur choix d’avoir ou non des enfants, par le biais de contraintes, menaces, contrôle et gestes physiques violents. Et ça, c’est inacceptable.

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