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Empêcher ou saboter la prise de contraception, mettre de la pression ou imposer une grossesse ou un avortement, refuser de mettre un condom ou le retirer sans consentement… Ces comportements, posés sans considérer les intentions reproductives des personnes concernées, doivent être identifiés et dénoncés.

Bien que ces gestes de contrôle et de pouvoir sur l’autre personne ne soient pas nouveaux, ceux-ci commencent seulement à être étudiés dans le spectre des violences faites aux femmes. Ce n’est que tout récemment que des chercheur.es ont mis des mots sur ce phénomène : la coercition reproductive.

La coercition reproductive, c’est une forme de violence qui affecte les femmes, et les personnes pouvant devenir enceintes, et qui reste encore méconnue. Pourtant, lors d’une enquête réalisée au Québec en 2021, 21 % des femmes sondées rapportent que leur partenaire a empêché l’usage d’une méthode contraceptive et 41 % d’entre- elles ont vu leur partenaire éjaculer à l’intérieur d’elle alors qu’il avait indiqué qu’il se retirerait pour prévenir une grossesse non désirée. De plus, certaines d’entre-elles ont été manipulées par leur partenaire pour mener à terme leur grossesse alors qu’elles ne le désiraient pas (2 %) et d’autres ont été menacées pour qu’elles mettent un terme à leur grossesse, contre leur gré (6 %).

Cette forme de violence fait écho à des comportements où le partenaire, ou encore la famille, la belle-famille, l’entourage ou la communauté, interfèrent avec les choix des femmes en matière de contraception et de planification des naissances, réduisant ainsi considérablement leur autonomie reproductive. 

La coercition reproductive n’est nécessairement liée à un désir de parentalité ; il s’agit plutôt de souhaiter contrôler et d’exercer du pouvoir sur l’autre personne, et cela peut se traduire par plusieurs types de comportements de contrôle.

Voici donc les différents visages que la coercition reproductive peut prendre dans le quotidien des femmes et des personnes pouvant devenir enceinte.

« Ce n’est pas juste une situation où l’un des partenaires dit qu’il ne veut pas d’enfant, alors que l’autre en veut et qu’on se retrouve dans un cul-de-sac à se demander si on poursuit ou non la relation. C’est une situation où une personne se sent contrainte et n’a pas accès au libre exercice de ses droits reproductifs. »

- Sylvie Lévesque, professeure de sexologie à l’UQAM.

Fonder une famille
le bras tordu

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